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I- La Sagesse Eternelle et Universelle est:

  1. Pour l’Egypte ancienne, « un savoir hermétique, caché pour le commun des mortels mais complet, exhaustif, total, adéquat, droit et surtout éternel malgré les variations du temps » ;
  2. Mbombog Bassa 20210228

    Mbombog Bassa

    Pour le Tibet, « un savoir transcendantal, métaphysique, psychologique, intuitif, intangible et révélé qui va au-delà du mental et donc du vrai et du faux  dont l’acquisition permet à l’Homme de développer toutes ses potentialités latentes et de se transformer intégralement »;

Ce « savoir transcendantal, métaphysique, intuitif, adéquat, droit, universel, révélé et à jamais intangible dont l’acquisition permet à l’Homme de développer toutes ses potentialités latentes et de se transformer intégralement »prend le nom de « Hou-Neter » en ancien égyptien; « Hou » en bassa; « Ehousu » en douala; « Evou » dans les langues béti; « Hokmah » en hébreux et en araméen; « Hikma » en arabe et en chaldéen;  « Sophia » en grec; « Sapientia » en latin; « Yi-King » ou la science des métamorphoses en mandarin; « Prajna » en tibétain; « Vidyâ » en hindous; « Können » en allemand,  « Sagesse » en français.

Hou-Neter s’appuie comme toutes les autres Sagesses du reste du monde sur quatre piliers : la Métaphysique, l’Hermétisme, la Science sacrée et l’Art sacré.

2- LA METAPHYSIQUE AFRICAINE

Elle consiste dans l’étude, la connaissance et les pratiques des peuples d’Afrique et de sa diaspora de Dieu et des «  Neterou » (lire nétsèrou).

– Le Neter-Neterou: Pour les Africains de tous les temps, Dieu n’est point un être humain mais l’Unité multiple parfaite, le Un en Tout et le Tout en Un c’est-à-dire le Tout qui est en tout mais qui dépasse tout, l’Absolu, la Vérité, la Vie qui a toujours été et qui sera toujours, l’Eternel. L’Egypte antique  le désigne par le vocable « Neter-Neterou » ou la Conscience des Consciences, le Principe des Principes, la Qualité des Qualités, la Vibration des Vibrations ; les Bassa du Cameroun lui donne le nom de Nyama qui est l’abréviation de «  Nyé a ma’a » c’est-à-dire en français : le Tout ou l’Infini ; les vodouisants du Bénin, Maou  ou l’innommable ; les Bamoun de l’Ouest du Cameroun, Gnigni ou Celui qui est partout ;  les Béti-Fang-Bulu de l’Afrique équatoriale, selon qu’ils parlent la langue bulu ou éwondo, Zambeu ou Zamba qui sont respectivement les abréviations des questionnements « Za’a a mbeu ? » et « Za’a a mba ?» c’est-à-dire : « Qu’est-ce qui a (toujours) été ? » ou l’Eternel, les Ngalla-Douala du littoral du Cameroun, Djétoussé  ou Ce qui est suprême ; les Tibétains,Adibouddha et les hindouistes, Advaïta.

Le Neter-Neterou dit aux fidèles musulmans dans le saint Coran : « Connaissez-moi avant de m’adorer ». Selon Hou, la Sagesse africaine éternelle, on ne peut connaître l’Absolu qu’à travers sa création que sont les « Neterou ».

– Les Neterou: Le terme « Neter » singulier de Neterou, vient de l’Egypte antique. Les Neterou  sont les principes divins, les manifestations du Neter-Neterou, « les puissances énergétiques et hiérarchiques ou les consciences qui peuplent l’hyperespace ou l’au delà et qui ont chacun un nom et une mission à accomplir propres ».

Les Neterou sont connus dans toutes les cultures initiatiques du monde. Les hindouistes leurs donnent le nom de  « Deva », les vodouisants selon la région dans laquelle ils se trouvent, ceux de Loa, de Vodoun ou de Onistha, les  Hébreux celui de Elohim, les chrétiens, ceux de Anges, Archanges, Séraphins, Puissances, Vertus, Trônes , Hiérarchies, Dominations, … selon le niveau de conscience acquis;  les Occidentaux, ceux de « Saint patron » ou de « dieu » alors que  les musulmans désignent les Neterou métaphysiques par les vocables : Attributs de Dieu et les Neterou cosmiques par celui de Djinn.

Hou-Neter, la Sagesse africaine éternelle les représente par les animaux, les humains ou les humains à têtes d’animaux et les regroupe dans trois catégories principales: les Neterou métaphysiques, les Neterou cosmiques et les Neterou naturels.

2-1)      Les Neterou métaphysiques sont des principes vitaux. Ils sont au delà du bien et du mal. Citons entre autres :

2-1-1)- Les trois composantes de l’Absolu que les Tibétains appellent les trois Dhyanibouddhas:

1.      L’Absolu non manifesté ou Hou-Neter de l’Egypte antique, la Conscience divine, éternelle, universelle et mystérieuse qui est en tout ; Hou des Bassa du Cameroun, Dharmakaya des Tibétains, Prana des hindouistes, Ain  des gnostiques, …

2.      L’Absolu manifesté ou Noun-Neter de l’Egypte antique,  duquel se projette de Lui-même Atoum-Neter qui n’est rien d’autre que la première manifestation du Principe des Principes, pour accomplir son œuvre : la Création ou la Manifestation. Les Tibétains appellent l’Absolu manifesté, Samboghakaya, les Bassa du Cameroun Noun,  les hindouistes, Akash  et les gnostiques, Ain Soph .

3.      L’Absolu solaire est Ra-Neter de l’Egypte ancienne ou Djob des Bassa du Cameroun, le deuxième Logos des Grecs plus les soleils centraux de tous les mondes de l’infini. Hou-Neter, la Sagesse éternelle et universelle soutient que l’infini est constitué d’un nombre incalculable de mondes soutendus chacun par un Soleil divin. Les Tibétains appellent l’Absolu solaire, « Nirmakaya » ; les hindouistes, « Ether »  et les gnostiques, « Ain Soph Aur ».

2-1-2)- Atoum-Neter ou Toum-Neter de l’Egypte antique c’est-à-dire l’Etre de tous les Etres, le Père créateur qui est en fait la première manifestation du Principe des Principes. Les Bassa l’appellent « Hilolombi » ou le plus Ancien, les Béti-Fang-Bulu, «Ntondobe» ou Celui qui a déchiré le voile cosmique et les Kabbalistes, l’Ancien des jours;

2-1-2)- Neith-Neter, la Mère des Neterou de l’Egypte antique que les Bassa désignent par le vocable, Nyambè(cosmique) et les Asiatiques par celui de Mahakundalini;

2-1-3)- Ptah-Neter de l’Egypte ancienne qui prend pour nom fonctionnel Tatenen. Ces deux  noms de l’Esprit saint des Chrétiens correspondent respectivement chez les Bassa à Bèl ou le Générateur et à Batuupek ou le Stratège des stratèges;

2-1-4)- Ra-Neter de l’Egypte antique, la force divine, universelle et mystérieuse par laquelle tout vit, bouge, avance ou Djob des Bassa, le Souffle bénit d’Allah des musulmans.

2-2)  Les Neterou cosmiques sont des créations de la nature. Ils sont saisonniers, variables  et obéissent à la loi du bien et du mal. Les Neterou cosmiques sont par conséquent de deux types : les Neterou cosmiques spécialisés dans le bien ou les Anges des religions révélées et les Neterou cosmiques spécialisés dans le mal ou les démons de ces dernières.  Citons entre autres :

  • 2-2-1)- Les Principes des quatre éléments de la nature à savoir: Nut-Neter, le Principe de l’élément Feu ou Nyamhiédes Bassa; Shu-Neter, le Principe du Vent ou de l’élément Air ou Nyambouk des Bassa; Tefnut-Neter, le Principe de l’élément Eau ou Nyamlep des Bassa;Geb-Neter, le Principe de l’élément Terre ou Nyamsi des Bassa.
  • 2-2-2)- Wsir-Neter (Osiris), le Père intérieur de l’Egypte antique ou Hilolombi (individuel) des Bassa;
  • 2-2-3)- Iset-Neter (Isis) ou la Mère divine intérieure et particulière de l’Egypte antique ou Nyambè (intérieure) des Bassa et Dévikundalini des Asiatiques.

Osiris et Isis forment le couple divin, Osiris-Isis que les Bassa-Mpoo-Bati appellent Nyambè-Hilolombi, l’Être de chaque Homme qui fait que l’humain soit crée à l’image de Dieu. Leur fils unique est Hor-Neter (Horus) de l’Egypte antique, la puissance enveloppante et génératrice, la force ou l’étincelle divine, intime et latente en chaque Homme qui, lorsque ce dernier la réveille, lui permet de retrouver et de manifester sa divinité, de redevenir un Homme véritable. Les Bassa lui donnent le nom de Nyam.

2-2-4)- Mbouh des Bassa, l’Essence divine ou l’esprit de Dieu en l’Homme,Mudi des Ngalla-Douala;

2-2-5)- Mbouh-pubi des Bassa, l’âme cristallisée des gnostiques ou Mudi mu sangui des Ngalla-Douala;

2-2-6)- Seth-Neter de l’Egypte antique, Satan ou le Diable des religions révélées que les Bassa appellent Nseth;

2-2-7)- Mbouh-bé des Bassa ou les pêchés des religions révélées, l’égo des gnostiques, Mudi mwa bobé des Ngalla-Douala;

2-2-8)- Liyemb des Bassa, la force ou l’énergie sorcière ou maléfique, intime et latente en chaque Homme qui, lorsque ce dernier la réveille, lui permet de devenir un Adepte de Seth-Neter; Lemba des Ngalla-Douala. Le réveil conscient ou inconscient du Liyemb se fait de diverses manières. Cependant, les relations sexuelles contre nature (homosexualité, zoophilie, pédophilie, …) ou incestueuses et l’ingurgitation de la chair et/ou du sang humains sont les méthodes les plus usitées.

2-3) Les Neterou naturels : Pour les Africains de tous les temps, toute la nature est sacrée ; toute la nature est une médiation permanente entre l’Homme et Atoum-Neter : l’Homme a un esprit (Osiris-Isis) ; les êtres des règnes animal, végétal et minéral aussi, les Neterou naturels. Les Neterou naturels sont les esprits des objets naturels. Les Bassa les appellent « maboui » pluriel de « liboui ». Ainsi, tel animal, telle plante, telle roche, telle montagne ou telle fleuve a son Neter (singulier de Neterou). Ils « président à toute la reproduction et à la régénération du minéral à l’Homme, car le métal dans sa mine est vivant.»

Les Neterou naturels sont neutres. Ils peuvent être utilisés aussi bien pour détruire la vie que pour la protéger.


3- L’HERMETISME ou LA MYSTIQUE:

Le terme « hermétisme » vient du mot grec « hermès » qui n’est que la traduction du vocable « djéhouty » ou ce qui est caché, hermétique, mystérieux aussi bien dans l’ancien égyptien que dans la langue douala. Les Bassa appellent l’hermétisme « ndimsi », terme qui vient de deux autres mots de cette langue : « ndim » et « si » ; « ndim » est la cécité ou, plus généralement, ce qu’on ne voit pas, ce qui est caché, invisible, hermétique, mystérieux. « si » est la terre. Par conséquent, « ndimsi » est ce qui caché, hermétique, mystérieux, invisible aux yeux du commun des mortels.

En fait, l’Hermétisme ou la Mystique est le lien entre l’individu et le Neter-Neterou c’est-à-dire les différentes étapes qui amènent l’Homme a son créateur ou qui l’en éloignent, la relation entre l’individu et le Tout c’est-à-dire la vie des Etres dans le monde invisible, dans l’au-delà.

Les membres de l’Hermétisme ou du Ndimsi sont de trois ordres : les animistes, les sorciers et les féticheurs. Les deux premiers se battent en permanence. Les animistes pour attirer le maximum d’êtres humains vers Ra-Neter, la Lumière divine, universelle et mystérieuse. Les sorciers pour les en éloigner par tous les moyens.

3-1)- Le mot « animiste » vient du terme latin « anima » ou âme  en français. Lesanimistes sont les Hommes de Lumière, les adeptes de Hor-Neter, l’Etre intérieur et intime. Ils vivent en bonne intelligence avec les Neterou car ils connaissent et respectent la Loi divine : l’Amour dans la mesure où Un en Tout et Tout en Un, qui se manifeste par la pensée juste, la parole juste et l’action juste c’est-à-dire par le respect de tous les éléments constitutifs de la grande nature, le cosmos.

Les animistes ont ou cherchent à acquérir la Foi, cet œil intérieur qui permet à toute personne de voir le Principe des Principes à travers sa création, les Neterou. Ils protègent coûte que coûte la vie et la perpétuent en permanence dans le but d’entraîner le maximum d’êtres humains vers la Lumière divine ou Ra-Neter. En plus, les animistes démontrent dans leur vie de tous les jours les choses invisibles (Heb. 11-1). Grâce au pouvoir du Verbe qu’ils développement d’instant en instant, ils travaillent harmonieusement avec les Neterou dont ils connaissent les noms et en maîtrisent les missions respectives. Les animistes sont de trois types : les Disciples, les Adeptes et les Maîtres de Hou.

3-1-1)- Les Disciples de Hou sont les Africain (e) s du continent ou ceux de la diaspora qui sont entrain de vivre les étapes préliminaires de l’œuvre de Ra-Neter ou l’œuvre solaire dans le but de d’incarner en eux Hor-Neter, le Héka et/ou Ida et Pingala. L’Egypte antique leurs donnent le nom  d' »Apprenti », les bassa du Cameroun celui de  « Mut (aa) Mbog » et les Mpoo du littoral de ce pays, celui de « Mut (aa) Mpè ».

3-1-2)- Les Adeptes de Hou sont les  Africain (e) s du continent ou de la diaspora qui ont développé consciemment, intimement et méthodiquement dans leur anatomie occulte un minimum d’éléments éthériques dans le but d’incarner l’Embryon d’Or ou les Energies de Hou-Neter  en eux-mêmes. Les Egyptiens anciens leurs donnent le nom de « Shems » ou de « Compagnon », les Bassa celui de « Mbombog » et les Mpoo, celui de « Mpèpè ».

3-1-3)– Les Maîtres de Hou sont les Africain (e) s du continent ou de la diaspora qui ont incarné  les Energies de Hou-Neter  en eux-mêmes. Ils ont l’Embryon d’Or car ils ont transformé complètement leur  Mbouh-bé  en Mbouh-pubi. L’Egypte antique les appelle « Wsir » ou Osiris c’est-à-dire Christ ou Gardien de Mystère(s) ou Hou, les Bassa-Mpoo-Bati « Lolo » ou le Neter fait chair.

3-2) A contrario, les sorciers sont les Hommes de l’Ombre, des Ténèbres, les partisans de Seth-Neter, le Non-être. Ils développent consciemment ou inconsciemment le Mbouh-bé ou l’égo, s’opposent par conséquent totalement à la Loi divine et détruisent constamment la vie des êtres des règnes minéral, végétal, animal et surtout humain à travers la sorcellerie, la fornication, l’adultère, l’homosexualité, la pédophilie, la zoophilie, les suicides, les assassinats, les génocides, les crimes de guerres et/ou contre l’humanité, la prostitution, les dictatures, le népotisme ou la destruction de la biosphère …  Les sorciers sont de trois ordres : les charlatans, les envoûteurs et les mangeurs d’âmes.

3-2-1)- Le charlatan est un escroc, un imposteur conscient ou inconscient qui se fait passer pour un grand maître de Hou et/ou de Sia (savoir) au risque de détruire la vie des êtres des règnes minéral, végétal, animal et/ou humain. Le charlatan n’est pas seulement ce tradi-praticiens Africain qui fait mentionner devant son officine : « Guérit tout même le SIDA ». Mais toute personne qui ne possède ni la Sagesse ni le savoir qu’il prétend détenir. Il est le malin par excellence. Les Bassa lui donnent le nom de  « Nsethmam » c’est-à-dire en français « Celui qui cache ou qui tord la vérité en pensées, en paroles et/ou en actions ».

3-2-2)- L’envoûteur quant à lui est tout jeteur conscient ou inconscient de sorts (blocages, malchance, envoûtements d’amours ou filtres d’amours, d’affaires, …, fusils de nuit, possessions, …)   à autrui dans le but de recevoir les faveurs ou de nuire à ce dernier pour une raison ou pour une autre. L’envoûteur détruit essentiellement la vie des êtres du règne humain. Les Bassa lui donnent divers noms selon sa spécialisations : « Mutkon » ou le jeteur de sorts ; « Nhomamisson » ou « Nlegnson » c’est-à-dire le lanceur de vers maléfiques ; « Nhomangaanyo » ou « Nlegngaanyo » c’est-à-dire le tireur de « fusils de la bouche » ; « Mutbobè » ou celui qui prépare les filtres d’amours, …. Les instruments de travail de prédilections des maîtres envoûteurs sont des robots astraux très puissants, produits de mélanges de Neterou naturels avec du sang et/ou des ossements humains. Ces béquilles leurs permettent souvent de vivre consciemment dans le premier plan de l’Hermétisme, le plan astral.

3-2-3)- Le mangeur d’âmes est le niveau le plus élevé de la sorcellerie. Il a développé le Liyemb qui lui permet de vivre consciemment dans les trois premiers plans de l’Hermétisme à savoir, les plans astral, mental et causal et  l’oblige à se nourrir très régulièrement de l’énergie vitale des êtres du règne humain dans le but de développer davantage le Mbouh-bé et, par voie de conséquence, d’avoir plus de moyens maléfiques de faire progresser sa carrière politique, sportive, intellectuelle, artistique, commerciale, industrielle, …. Les Bassa lui donnent les noms de « Nnemb » et « Nlemba ». Les maîtres Nlemba ont le Liyemb totalement développé. Ils établissent en plus des pactes avec des Neterou cosmiques négatifs dont ils connaissent les noms et les missions respectives.

3-3) Entre ces deux grands groupes se trouve un troisième : le fétichisme. Le féticheur est toute personne qui, sans connaître la Loi divine n’en manipule pas moins les Neterou. Le fétichisme  est le monde de la croyance et non celui de la Foi, la démonstration des choses invisibles. Le féticheur ne peut expliquer rationnellement la relation de cause à effet de l’acte magique car il ne connaît pas les Neterou  qu’il manipule pourtant mécaniquement à travers prières, messes, cultes, appels des Neterou cosmiques,  manipulations des Neterou naturels, jeûnes, etc… Dans l’optique de masquer inconsciemment leur ignorance dans ce domaine, les religieux parlent très souvent des mystères de Dieu.

Le fétichisme perpétue un ensemble de traditions, us et coutumes pédagogiques, médicales, scientifiques, esthétiques, hermétiques, familiales, religieuses, éducatives, sociales, économiques, politiques, sportives, … transmises par un ancêtre, un maître de Hou, un savant, un inventeur, un innovateur sans y associer la Sagesse. Il véhicule par conséquent les erreurs et les qualités du passé, les vices et les vertus des ancêtres et s’appuie très fortement sur le culte des morts.

L’adepte du culte des morts n’est pas seulement cet Africain qui reconnaît volontiers que ses ancêtres sont des liens incontournables avec la divinité mais tout individu qui utilise consciemment ou inconsciemment la personnalité des morts pour renforcer ses cultes, rites et/ou rituels. Les religions dites révélées utilisent très souvent de telles pratiques. L’Eglise catholique en est passée maître : chacune de ses paroisses est sous la protection d’un Saint patron dont les reliques sont posées dans l’altar. Elles ont un rôle identique et les mêmes conséquences  que les autres ossements humains. Le fétichisme est le fondement de toutes les traditions et en particulier  la tradition orale africaine.

4- La SCIENCE SACREE

Elle est le Mbog aussi bien dans l’ancienne Egypte que chez les Bassa du Cameroun. Le terme « mbog » vient  d’ailleurs de la langue de ces derniers dans laquelle il est la composante de deux  autres mots : «  mbéé », l’organe génital de la femme et « og », celui de l’homme. Le Mbog est par conséquent cette technique sacrée mille fois millénaire qui consiste dans  la connexion sexuelle de l’homme et de la femme accompagnée de la continence sexuelle ainsi que de la transmutation des énergies séminales en énergies créatrices. Il a pour symbole en Egypte antique, l’Ankh ou Ce qui donne la vie et en Afrique en général, un mortier dans lequel est planté un pilon ou une pirogue dans laquelle estintroduite une pagaie.

Nyama 20210228

Nyama

En fait, le Mbog ou la sexualité sacrée que les Asiatiques appellent la Maithuna et les gnostiques,l’Arcane A.Z.F.ou la Forge des cyclopes est l’une des trois composantes de la science hermétique, l’ensemble de techniques scientifiques qui sous-tendent l’Hermétisme et dont le sexe  est l’épicentre. Les deux autres sont la science séthienne ou satanique et la science traditionnelle.

La science sacrée ou la sexualité sacrée a pour but  de permettre à tout individu décidé et volontaire de développer toutes ses capacités latentes en une ou plusieurs  existence (s) aux fins de revenir à sa source originelle, Atoum-Neter ou l’Être de tous les Êtres, en y intégrant son Être Réel ou son Osiris-Isis à travers la séménisation de son cerveau ou la cérébralisation de son sémen.

Selon la plus ou moins grande cérébralisation du sémen des postulants, les Africains de tous temps ont regroupé ces techniques sacrées dans deux groupes : le Mbog stricto sensu ou Mbog Liaa des Bassa-Mpoo-Bati du Cameroun et  la Maât.


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5- L’ART SACRE

Il est l’ensemble des véhicules de communication de la Sagesse éternelle et universelle ou la Vérité. A la différence de l’art profane, il transmet des lois, un enseignement divin, une doctrine transcendantale, … à travers des symboles, des légendes, des contes, des mythes, des sculptures, des peintures, des chants et musiques, des littératures orales et écrites, des jeux, des proverbes et maximes, … L’art sacré permet de réveiller les consciences, de donner des repères aux Hommes voire de changer les codes de fonctionnement individuel et/ou collectif à travers le cinéma, le théâtre, la musique, la communication, …  car il amène les Hommes de l’extérieur vers l’intérieur, touche leur psyché,  les rend plus originaux.Citons quelques éléments de l’art sacré africain :

5-1)- La légende de la traversée de la Sanagapar les Béti de l’Afrique équatoriale sur le dos d’un serpent sacré. Ce serpent est le même que le bâton de commandement  ou l’Ouas (qui se transforme en serpent) de l’Egypte antique  qui a permis à Moise de diviser les eaux de la Mer rouge en deux pour permettre aux Juifs de s’enfuir d’Egypte dans la sainte Bible. Il s’agit en fait  du cinquième élément que tout Hiérophante de Mbog acquiert et qui lui donne le pouvoir du Verbe créateur quant il fait monter l’Uræus de l’Egypte antique ou le serpent Kundalini des Asiatiques, le feu de la pentecôte ou le serpent d’airain biblique le long du canal médullaire de son anatomie occulte. Il faut relever ici l’existence de deux types de serpents dans la  sainte Bible : le serpent d’airain et le serpent tentateur. Il en est de même dans la Sagesse africaine éternelle : Apopi, le serpent des désirs et l’Uræus, le serpent sacré.

5-2)- La légende de Ndjèki la Ndjambè Inono des Sawa, celle de Yélen des Bambaraet celle de Akoma Mba dans le Mvet sont liées à l’Initiation c’est-à-dire à l’épreuve deLiyep li Yèli des Bassa. Elles sont à mettre en parallèle avec le conte du Naufragénégro-pharaonique, la Traversée du désert biblique ou l’étape du pauvre du Soufisme. C’est dans ce sens que T. Desjardins soutient que « Les Tibétains produisent des sages comme nous produisons dans nos facultés des docteurs, des ingénieurs et des savants. La recherche spirituelle est organisée méthodiquement, scientifiquement, selon des connaissances bien prouvées et rien n’est laissé au hasard. Ce travail, ces études tantriques mènent non seulement à la libération (le seul véritable but) mais aussi à toutes sortes de possibilités ou même de « pouvoirs ». Elles exigent le plus souvent de consacrer entièrement et exclusivement quelques années de sa vie à la recherche spirituelle, dans des conditions qui  interdisent la poursuite des activités profanes, en retrait total du monde. Si ce ne sont pas des années, ce sont peut-être des mois, des semaines, en tous cas des journées et des nuits qui sont requises pour la pratique de certains exercices, comme la visualisation des divinités tantriques et des mandalas. »

5-3)- Le conte de Malobè et Ngominga des Sawa du Cameroun est liée à la mort de l’ego. Il est à mettre en parallèle avec celui de David et Goliath dans la sainte Bible, le combat de Horus contre Seth de l’Egypte antique ou à la légende de Emomoro des Béti-Fang-Bulu c’est-à-dire  la transformation du Mbouh-bé en Mbouh-pubi. Dans l’Islam, ce travail spirituel est symbolisé par la lune (quart de lune) ou les désirs et l’étoile à cinq pointes ou le pentagramme debout qui représente l’Homme véritable : le Tarot de l’Egypte antique, le livre de Thot Djéhouty, nous donne le mode opératoire de la transformation de la lune psychologique (Mbouh-bé) en soleil psychologique (Mbouh-pubi) que les Alchimistes de l’Europe médiévale appellent la transformation du plomb de la personnalité en l’or de l’Esprit, du Non-être en l’Etre.

5-4)- La légende de l’envol de Nyambè-Hilolombi au ciel des Bassa-Mpoo-Bati est liée à l’acquisition de l’Embryon d’Or. Son pendant est le conte des neuf palabres du paysan négro-pharaonique en Egypte antique et le voyage nocturne du prophète Mohamed dans l’Islam.

6- Les ETAPES DE HOU:

L’acquisition du Hou se fait en cinq phases : le noviciat, l’engagement, l’initiation, l’adeptat et la maîtrise.

6-1)- Le Noviciat regroupe les débutants. Les novices de Hou sont les personnes physiques qui suivent une formation en Sagesse africaine éternelle dans un couvent d’une des douze corporations de Hou de ANKH-X (X est le nom d’une communauté africaine du continent ou de la diaspora) ou dans un institut ou centre agréé. Elle ne les lit en rien. Ils ne sont même pas tenus de présenter un test quelconque à la faveur de cette formation.

6-2)- L’Engagement est la rébellion contre l’ordre apparent des choses : les Engagés de Hou ou les rebelles de la conscience sont les femmes et les hommes nantis d’une formation adéquate en Sagesse africaine éternelle qui prennent la décision de devenir des membres du couvent d’une des douze (12) corporations de Hou de ANKH-X dans le but d’acquérir un métier ou de se perfectionner dans le leur tout en se développant spirituellement à travers les initiations mineures. Les Engagés de Hou ont pour emblème, la chéchia ou le foulard noirs.

6-3)- L’Initiation ou la Purification est la véritable première étape de Hou-Neter. L’Engagé y accède à la faveur d’un important rituel dans les plans psychiques marquant ainsi la réalisation avec succès des initiations mineures et son entrée dans le Royaume. Il est désormais un Disciple de Hou car il a désormais tous les moyens pour séméniser correctement son cerveau ou cérébraliser efficacement son sémen à travers l’une des deux (02) voies de la Sagesse africaine éternelle : le Mbog ou la Maât.

S’il fait le choix de s’engager dans le Mbog, il devient en Egypte antique un Disciple de Mbog ou un Apprenti de Mbog : il est Mut (aa) Mbog des Bassa car  il fait le Mbog ou il descend dans la Neuvième Sphère des gnostiques pour la première fois à travers l’épreuve du « Naufrage » négropharaonique,  « la Traversée du désert » biblique,« Liyep li Yèli » c’est-à-dire « la misère à l’œil nu » des Bassa ou l’étape du « pauvre »des musulmans Soufis après avoir incarné le « Héka » ainsi que « Ida » et « Pingala » dans le but de réveiller en lui Hor-Neter. Tout(e) Mut (aa) Mbog réalise les initiations de Lumière ou l’œuvre au jaune.

Sinon, il est Disciple de Maât stricto sensu ou un Apprenti de Maât. Il se contente de réveiller uniquement en lui le « Héka », un instrument éthérique qui traverse le canal médullaire après avoir réalisé avec succès les initiations du Feu ou l’œuvre au noir ainsi que « Ida » et « Pingala »: il pratique la Mystique du Corps ou le Mpè pour la première fois. Il est Mut (aa) Mpè des Mpoo.

Il peut cependant avoir dans ANKH – X des Disciples de Maât lato sensu : les Aspirant de Maât. Ces derniers ne pratiquent point la sexualité sacrée. Ils ne peuvent pas réveiller le « Héka » et encore moins Hor-Neter. Aux fins de séméniser le cerveau, ils développent « Ida » et « Pingala », deux (02) canaux éthériques qui s’enroulent autour de la colonne vertébrale. Les Aspirants de Maât sont des moines.

6-4)- L’Adeptat ou l’Illumination transforme  le Disciple de Maât en un Empereur de la kabbale négro-pharaonique ou un Maître des quatre premiers éléments de la nature (Feu, Air, Eau et Terre) et le Disciple de Mbog en un Hiérophante de cette technique sacrée de l’Egypte antique ou un Maître des cinq éléments du plan physique (Ether, Feu, Air, Eau et Terre). L’un et l’autre sont des initiés qui sont désormais capables d’incarner petit à petit les Energies de Hou-Neter en eux-mêmes. L’adepte de Hou a deux caractéristiques principales :

1. Il a encore  l’égo c’est-à-dire les défauts psychologiques des gnostiques, le Mbouh-bè des Bassa ou les pêchés des chrétiens ;

2. Il apprend désormais de lui-même au prêt des Neterou.

Selon qu’il est Adepte de Mbog ou de la Maât c’est-à-dire respectivement Shems-Hor ou Shems-Ra en Egypte antique, il a développé en lui Hor-Neter, le Héka, Ida et Pingala ou alors seulement  le Héka et/ou Ida et Pingala. Il peut par conséquent « nettoyer ses cavernes d’Augias » c’est-à-dire transformer son Mbouh-bè en Mbouh-pubi  dans le but d’incarner petit à petit les Energies de Hou pour développer  l’Embryon d’Or et devenir Maître de Hou c’est-à-dire Wsir de l’Egypte antique ou Lolo, le Neter fait chair des Bassa-Mpoo-Bati du Cameroun.

Le premier, à travers les neuf planètes de l’Achimie (Mbog) ou les neuf (09) cieux ou encore les neuf plans spirituels de l’Hermétisme : le Shems-Hor cherche à permettre à Hou-Neter à s’incruster en une seule vie dans sa personnalité à travers les neuf (09) premiers travaux d’Hercule. Il est entrain de faire le Mbog pour la seconde fois (Mbombog des Bassa) à travers l’une des neuf étapes de l’œuvre de Hor-Neter liées respectivement aux neuf planètes de Mbog. Il deviendra à la fin de ce processus un Maître de Mbog c’est-à-dire un Neter métaphysique fait chair ou un Logos des Grecs.

Le second, à travers les sept premières planètes de Mbog ou les sept premiers plans spirituels de l’Hermétisme : le Shems-Ra cherche à permettre à sa personnalité à se dissoudre dans Hou, à s’élever à la Vérité en plusieurs réincarnations. Il est entrain de faire le Mpè ou la Mystique du corps pour la seconde fois (Mpèpè des Mpoo) à travers l’une des sept étapes de l’œuvre Ra liées respectivement aux sept premières planètes de l’Alchimie. Il deviendra à la fin de ce processus un Maître de la Maât c’est-à-dire un Neter cosmique fait chair ou un Génie planétaire des Grecs. Il y en a deux types : les Shemsou-Ra stricto sensu qui pratiquent la sexualité sacrée pour développer le Héka et Ida et Pingala dans le but de cérébraliser le semen et les Shemsou-Ra moines qui développent uniquement Ida et Pingala.

6-5)- La Maîtrise ou la Perfection transforme l’Adepte en  Maître de Hou c’est-à-dire un Africain du continent ou de la diaspora qui a développé l’Embryon d’Or car il a incarné «  Hou-Neter » ou la Conscience divine, éternelle et universelle en lui-même à travers la transformation complète de son Mbouh-bé en Mbouh-pubi; il n’a plus d’égo,  il est saint selon les chrétiens. L’Egypte antique l’appelle Wsir ou Osiris(Christ) c’est-à-direGardien de Mystère(s), les Bassa-Mpoo-Bati, Lolo ou le Neter fait chair, les Béti du Cameroun et les Luba du Congo respectivement, Nyamoro ou Muntu oul’Homme véritable, les Bambara,  Nnomoou le Verbe incarné. Il y en a deux types : les Maîtres de Mbog et les Maîtres de la Maât. Ces derniers sont de deux ordres : les Maîtres de la Maât stricto sensu et les Maîtres de la Maât lato sensu ou moines.

Le Maître de Hou se sacrifie toujours pour l’humanité souffrante. Le Lolo est toujours un missionnaire qui voue complètement sa vie au Principe des Principes. Il faut cependant souligner avec force que le sacrifice est inhérent au Mbog dont la devise est : Pureté absolue, Maîtrise parfaite des instincts et Désintéressement total. L’initié du Mbog se sacrifie pour l’humanité souffrante dès qu’il devient Disciple de Hou à travers le Naufrage négro-pharaonique. Au fur et à mesure où il avance vers la maîtrise, il se sacrifie davantage. A contrario, à l’exception du Maître de la Maât, les autres initiés de la Maât ne se sacrifient que très partiellement pour l’humanité souffrante.

Publié le 1 janvier 2013

Source : http://www.lafondationdafrique.org

Publié dans Religions | Mots-clefs : adibouddha, advaïta, africaine, ain, akoma, anges, ankh, arabe, archanges, art sacré, atoum-neter, attributs de dieu, égypte, bambara, bassa, bassa-mpoo-bati, batuupek, bayti, bèl, béti, béti-fang-bulu, cameroun, cameroune, chaldéen, coran, cosmique, déva, dharmakaya, dhyanibouddhas, djéhouty, djétoussé, djob, dominations, douala, ehousou, elohim, embryon d'or, evou, foi, geb-neternyamsi, grec, hermétisme, hierarchies, hikma, hilolombi, hokmah, hor-neter, hou, hou-neter, iris, isis, können, latin, lemba, liboui, livre, livre de thot, liyemb, loa, lolo, maât, maboui, mahakundalini, maithuna, malobè, métaphysique, mba, mbog liaa, mbog stricto sensu, mbouh, mbouh-pubi, mudi, mvet, nétsèrou, ndjèki la ndjambè inono, neter, neterou, ngalla-douala, ngominga, nirmakaya;ain soph aur, ntondode, nut-neter, nyambè, nyambouk, nyamhié, nyé a ma'a, onistha, osiris, ouas, prajna, prana, ptah-neter, puissances, ra, sagesse, sanaga, sapienta, séraphins, science sacrée, sensu, shu-neter, sophia, tatenen, tefnut-neter, thot, trönes, vertus, vidyâ, vodoun, wsir, wsir-neter, yélen, yi-king, za'a a mba, za'a mbeu, zamba, zambeu | Laisser une réponse

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